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Apple broie des milliers d’iPhone fonctionnels plutôt que de les réparer ou les reconditionner

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Une longue enquête publiée par le média Bloomberg dévoile les coulisses des centres de recyclage d’iPhone. Entre vol de marchandises, culte du secret et bras de fer industriel, on découvre aussi qu’Apple broie des milliers de téléphones qui pourraient pourtant irriguer le marché du reconditionné et de la seconde main.

Des iPhone dans un bac de recyclage

Des milliers d'iPhone sont réduits en poudre au lieu d'être réutilisés

© Parilov / Shutterstock

À l’occasion du Jour de la terre 2024, Apple a mis en avant ses progrès dans le recyclage d’iPhone, notamment avec des publicités vantant les capacités de son robot Daisy. Et pourtant, une enquête du média Bloomberg lève le voile sur une réalité bien moins avouable, celle de la destruction massive et inutile de dizaines de milliers d’iPhone par Apple.

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Des sources interrogées chez GEEP — un sous-traitant d’Apple responsable de la fin de vie et du recyclage des iPhone —, affirment en effet que de très nombreux iPhone en état de fonctionnement, ou avec quelques menus défauts, sont détruits chaque jour alors même qu’Apple se vante depuis 2020 de faire du réemploi "son premier choix" en termes de mesures environnementales. La situation serait d’ailleurs la même pour les Macs, les AirPods et les montres connectées du constructeur.

Des iPhone transformés en "muesli métallique"

D’après Bloomberg, les milliers de téléphones manipulés chaque jour par les employés de GEEP étaient même en suffisamment bon état pour que le vol massif d’appareils à destination du marché noir fasse naître un procès entre Apple et GEEP. Le vol d’iPhone n’était d’ailleurs pas pratiqué uniquement par les petites mains de GEEP, un responsable a également été pris la main dans le sac en train de falsifier des documents pour passer quelques palettes d’iPhone sous les radars de l’entreprise.

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Pour certains, cette opération de destruction massive tiendrait d’ailleurs plus de la stratégie commerciale que d’une véritable volonté de recyclage vertueuse. Un ingénieur ayant travaillé dans des usines de recyclage d’iPhone résume la situation simplement : "Apple ne peut pas vendre un tout nouveau téléphone à 1 000 dollars s’il y a encore sur le marché des téléphones vieux de deux ans. Plus ils se débarrassent de téléphones, plus ils peuvent en vendre".

D’après un témoignage récolté par Bloomberg, les produits Apple ne seraient d’ailleurs pas les seuls à passer aux broyeurs. Des écouteurs Bose aux écrans plats en passant par des sextoys, GEEP était dans l’obligation de détruire un paquet de gadgets parfaitement fonctionnels. "C’était dingue", détaille un ex-employé interrogé par Bloomberg "tous ces trucs fonctionnent très bien, je ne veux pas les détruire". Si le nombre exact d’iPhone broyés inutilement n’est pas connu, d’après un consultant ayant travaillé pour Apple jusqu’en 2023, l’entreprise aurait la fâcheuse tendance de transformer des iPhone parfaitement fonctionnels en "muesli métallique" à un rythme "plus important encore que chez la concurrence". Et si l’on pouvait se féliciter qu’Apple pense au moins à recycler ses téléphones, la réalité est un peu plus complexe.

Le recyclage est une solution "de dernier recours"

Le recyclage est une solution imparfaite qui consomme beaucoup d’énergie pour un résultat pas toujours très probant. Comme le note iFixit, 57 % des matériaux issus du recyclage de déchets électroniques sont perdus au cours du processus de revalorisation. Le recours aux alliages complique aussi énormément le recyclage qui est souvent moins rentable que l’extraction de nouveaux matériaux. Malgré toutes les belles promesses faites par Apple et les autres constructeurs mobiles qui présentent des téléphones toujours plus "durables", la réalité est que le recyclage répond à 1 % de la demande mondiale en terre rare. Pas exactement le cercle vertueux promi par les grandes firmes de l’électronique.

Même les robots Liam et Daisy présentés en grande pompe par Apple ne sont pas capables de travailler assez vite pour écumer les stocks de déchets électroniques pommés. Aux dernières nouvelles, Daisy est capable de traiter 2 millions de téléphones par an, soit environ le volume qu’Apple vend… en 3 jours.

"Le recyclage est la solution de derniers recours", résume le PDG de Framework interrogé par Bloomberg. Répétons-le, 75 % de l’empreinte carbone de votre téléphone est générée avant même qu’il n’arrive entre vos mains, le meilleur moyen de réduire l’empreinte carbone du numérique n’est donc pas de recycler, mais de réparer et de réutiliser aussi longtemps que possible. Broyer des milliers de téléphones qui pourraient atterrir sur les étals des reconditionneurs ou les établis des réparateurs en tout genre est donc loin d’être un compromis acceptable pour la planète.

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